En moins de dix ans, le pavé parisien a été totalement chamboulé. Apparition des Autolib et, surtout, choc économique sans précédent, provoqué par la loi du 22 juillet 2009, qui a ouvert la voie aux désormais célèbres VTC. Cette déréglementation a ébranlé le monde du taxi.

Ce “choc d’offres”, comme le définit Nicolas Rousselet, PDG de G7, n’a pas fini de faire des vagues dans l’entreprise que son père, André, a achetée à Simca en 1960. Véritable rente pendant des décennies, la compagnie voit depuis 2011 son chiffre d’affaires s’effondrer. Nicolas Rousselet, entré dans la société il y a vingt-six ans, au sortir d’HEC, ne pouvait que réagir.

En mai 2016, au Zénith de Paris, Nicolas Rousselet le PDG de Taxis G7, lance la campagne de rénovation de la marque.

En montant en gamme, G7 a choisi d’humaniser le taxi plutôt que de l’ubériser…

Le client veut à la fois plus de qualité et des prix transparents. Alors premier changement, la tenue des chauffeurs, inspirée par le costume des VTC, en rupture avec l’image traditionnellement désastreuse des taxis parisiens.

Et pour répliquer à ceux qui cassent régulièrement les prix, l’entreprise a dégainé une nouvelle grille de tarifs : forfaits pour les aéroports, course à -20 % pour les jeunes de 12 à 25 ans, prix négociés pour les trajets partagés, plafonnement des approches à 4 euros à la réservation.

La compagnie a lancé sa propre appli, G7 Connect, qui permet de commander sa voiture et de calculer le prix de la course et sa durée approximative. Ce type de commandes représente déjà un tiers des demandes. Mais G7 n’envisage pas de basculer vers le tout-digital. La radio permet en effet de transmettre des informations utiles aux chauffeurs, telles que la géolocalisation permanente, les prévisions de demande ou encore les transmissions de course d’une voiture à l’autre.

Non content d’avoir mis un terme à la ringardisation de sa compagnie, Nicolas Rousselet voudrait lui redonner une longueur d’avance. “Dans l’absolu, les taxis sont des champions de l’économie de partage dans une ville qui doit se bagarrer pour lutter contre la pollution”, analyse-t-il. G7 a donc étoffé sa gamme de voitures hybrides. Cette flotte verte (ci-dessus), qui compte plus de 3.000 taxis, devrait représenter l’ensemble du parc avant une dizaine d’années.

Pris en étau entre les applis mobiles qui aident à trouver un taxi traditionnel et les VTC qui cassent les prix, G7 contre-attaque en misant sur la montée en gamme des services auprès des clients, sur des tarifs plus compétitifs, sur l’avance technologique destinée à faciliter le travail des chauffeurs et sur la dimension écologique.