L’association 40 millions d’automobilistes, a argumenté contre ce projet en lui démontrant les exemples britanniques et allemands qui avec une vitesse limite de respectivement 97 km/h pour les uns et 100 km/h pour les autres ont moins d’accidents que ce que nous connaissons sur les routes françaises.
Voyons maintenant sur le plan mathématique et expérimental si l’abaissement de la Vitesse Maximale Autorisée (VMA) peut influer sur le nombre de victimes sur les routes.
La Sécurité Routière indique dans un document remis aux Préfets, qu’une étude réalisée par un comité d’experts du Comité National de la Sécurité Routière (CNSR) a permis d’évaluer un gain de vies entre 200 et 400 par an grâce à une réduction de la vitesse à 80 km/h. Pour en arriver à cette conclusion, cette étude se base sur les travaux des chercheurs Göran Nilsson et Rune Elvik qui ont démontré qu’une variation de la vitesse de 1% induit une variation du nombre d’accidents corporels de 2% et une variation du nombre d’accidents mortels de 4%. Toutefois,
Pourtant, une expérimentation de l’abaissement de la VMA à 80 km/h qui a été conduite entre juillet 2015 et juillet 2017 sur trois portions de routes bidirectionnelles dans quatre départements français, vient appuyer la crédibilité de l’abaissement de la vitesse sur les routes secondaires. En effet, selon le Centre d’Etudes et d’Expertises sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA), on peut observer une diminution de la vitesse moyenne, une stabilité du niveau d’engorgement de la circulation et un nombre d’accidents à la baisse (le centre d’études précise tout de même que le délai scientifique pour ce type d’études devrait être de cinq ans au lieu de deux ans dans le cas présent).
Et si, comme certains le pensent, la vitesse ne serait qu’une circonstance aggravante de l’accident avant d’en être la cause d’origine. Car derrière le mot « vitesse », il y a deux traductions possibles : soit, la vitesse est excessive puisque supérieure à la limite de vitesse autorisée. Soit, la vitesse est inadaptée en ce sens que la vitesse peut être inférieure à la vitesse limite autorisée mais trop élevée eu égard aux conditions de circulation : densité du trafic, conditions de visibilité et à l’état de la route. Alors que les accidents sont dus pour une moitié à la vitesse excessive et pour l’autre à une vitesse inadaptée et qu’un tiers de l’accidentalité routière a pour origine le facteur « vitesse » au sens large, la décision d’abaisser la vitesse sur les routes ne viserait plus que 15% des accidents mortels.
D’ailleurs comme le précise l’association de prévention routière, les accidents et la gravité de leurs conséquences s’expliquent par une combinaison de facteurs liés au conducteur, au véhicule, à la route, aux conditions de circulation et aux secours entre autres.